La depression
Prévenir la dépression par l’alimentation Suivre un régime méditerranéen réduirait de 16% le risque de dépression, selon une étude espagnole menée sur 4000 adultes durant six ans. Un constat plus marqué pour ceux qui suivent les recommandations de l’OMS, avec un risque de moins 19 % après douze ans. Les chercheurs de l’Hospital del Mar, à Barcelone, ont analysé plusieurs types de régimes (Dash, méditerranéen, végétarien) et ont constaté un impact protecteur global. « Plus le régime alimentaire suivi est sain, moins le risque de développer une dépression future est présent», explique Gabriela Lugon, qui a dirigé la recherche. Elle nuance cepen&Wht ces résultats, rappelant que la dépression est influencée par divers facteurs: stress professionnel, génétique, précarité. L’accès à une alimentation saine reste un défi majeur: prix élevés des fruits et légumes, manque de temps pour cuisiner, inégalités sociales… autant d’obstacles nécessitant une réponse collective. « L’alimentation saine devrait être accessible », plaide la chercheuse, qui appelle à des politiques de santé publique ambitieuses. Loin d’être une solution miracle, l’alimentation s’impose comme un levier accessible de prévention. –
- Lugon, A. Hernáez,F. N. Jacka et al, dans European Journal of Nutrition, août 2024.
Comprendre la dépression
La dépression, reconnue comme un trouble dépressif majeur, est une affection psychique fréquente dont les fluctuations de l’humeur bouleversent la vie quotidienne. Elle émerge à la croisée de facteurs psychologiques, biologiques et environnementaux divers.
La nature profonde de la dépression
Plus qu’une simple tristesse ou une mélancolie passagère, le trouble communément appelé « dépression nerveuse » se révèle être une maladie psychique sérieuse. Elle se caractérise par une humeur sombre, empreinte de tristesse et d’anédonie – cette incapacité à ressentir du plaisir. La vision du monde et l’estime de soi sont assombries par un pessimisme qui s’installe durablement. Persistant au-delà d’une quinzaine de jours, ce trouble affecte profondément le quotidien : perturbations du sommeil, appétit altéré, baisse de libido, régression des facultés cognitives et isolement social figurent parmi ses manifestations. Face à elle, la volonté seule ne suffit pas ; un traitement adapté est essentiel pour prévenir toute aggravation ou chronicité.
Déprime versus dépression : une distinction nécessaire
Il convient de ne pas confondre l’état passager de “déprime” – marqué par un manque d’entrain ou un état morose – avec une véritable dépression. Les premiers symptômes sont souvent réactionnels et éphémères face aux aléas de la vie.
Les origines multifactorielles de la dépression
L’apparition d’une dépression résulte d’un enchevêtrement complexe (et encore partiellement mystérieux) impliquant divers facteurs à risque.
Facteurs environnementaux influençant le risque dépressif
Différents événements peuvent constituer un terreau propice au développement d’une tendance à la mélancolie. Parmi eux :
- Des relations familiales tendues ou des traumatismes anciens.
- Le processus normal du deuil peut basculer en épisode dépressif si celui-ci s’éternise.
- La perte d’un emploi ou les ruptures affectives sont autant d’exemples pouvant agir comme catalyseurs.
Des conditions physiques particulières, telles que les maladies chroniques, les séquelles post-Covid ou les addictions, peuvent également jouer un rôle prépondérant dans l’émergence du trouble.
Prédisposition génétique : quand l’hérédité s’en mêle…
Certains individus semblent prédisposés à souffrir de ce mal-être même sans facteur extérieur apparent, ce qui souligne l’existence probable d’un fond génétique. Avoir des antécédents familiaux multiplie considérablement le risque encouru. Des variations génétiques ont été identifiées, bien que cette vulnérabilité ne se manifeste généralement que sous certaines conditions environnementales difficiles.
Les perturbations neurobiologiques associées à la dépression
Enfin, les troubles liés à cet état entraînent des dysfonctionnements au niveau cérébral : les neurotransmetteurs voient leur synthèse et leur régulation impactées, et les réponses physiologiques face au stress chronique sont fortement altérées.